Comme dans la plupart des associations du domaine social et médico-social, nous avons dû réinventer, dès avant l’annonce des mesures de confinement, notre façon de travailler, avec l’objectif de continuer à exercer pleinement nos missions en préservant au mieux la santé des familles que nous accompagnons ainsi que celle de nos salarié-e-s.
Exercer pleinement nos missions cela veut dire qu’en s’adaptant de fait à la situation – en avons-nous le choix ! – nous continuons à déployer calmement, sereinement, notre projet professionnel et associatif, nous continuons à être attentifs au bien-être moral, psychologique et matériel de nos résidents, à veiller à la sécurité de nos salarié-e-s dans l’exercice de leurs métiers.
Pour nos résidents, demandeurs d’asile, déboutés du droit d’asile, réfugiés statutaires, rien n’est simple : le confinement a regroupé 24h sur 24h des familles dont de nombreux enfants dans leurs appartements, des hommes seuls en colocation. L’information en continue est hautement anxiogène, de plus certains résidents n’ont pas bien compris dans les premiers jours « ce qu’il se passait », il a fallu expliquer, les mesures de confinement notamment, écouter, les rassurer autant qu’il est possible dans une situation extraordinaire.
La crainte, justifiée parfois, de ne plus avoir accès aux produits de base dispensés par les associations dont l’alimentation, il a fallu y répondre, recoudre les liens associatifs et citoyens distendus par le nécessaire confinement. Des situations administratives complexes ont rompu les ressources d’un certain nombre de familles, là encore nous sommes immédiatement intervenus pour des aides matérielles à la hauteur des besoins grâce à nos chèques services, comme nous le faisions d’ailleurs par le passé mais pour répondre à un moins grand nombre de situations préoccupantes. De plus nous avons pu mettre en place en interne un stock alimentaire conséquent grâce au Secours populaire et à la Croix rouge, ce qui nous permet de répondre rapidement à des sollicitations particulières, notamment pour les femmes seules avec enfants en bas âge et/ou enceinte.
Aujourd’hui personne ne sait de quoi sera fait l’après confinement, ni l’après 11 mai. Une chose est sûre : nous serons sur le pont et continuerons à inventer, de façon pugnace car il s’agit bien d’un combat, à nous engager sans rien céder sur nos valeurs éthiques et professionnelles.
Nous n’avons à ce jour aucun cas de COVID 19 repéré, ni au sein de l’équipe, ni chez nos résidents.
Nous avons pu récupérer des masques de protection par plusieurs canaux : services de l’état, associations citoyennes sur Montauban et Verdun sur Garonne, et notre fédération finalise le recensement des besoins pour une livraison cette fin de mois.
Tous les jours nous sommes présents par roulement sur site pour appeler les résidents ; répondre aux nombreuses sollicitations ; nous nous déplaçons régulièrement dans les logements pour apporter les courriers urgents ; les aides alimentaires, couches et autre soutien matériel nécessaire ; nous faisons le lien avec les écoles, les associations caritatives et les administrations pour qu’aucun droits ne soit interrompus.
En cette sixième semaine de confinement, nous ne sommes heureusement pas seuls. Nous n’avons jamais cessé d’être en contact avec nos partenaires institutionnels et associatifs « naturels », nous tenons à les remercier ici pour la richesse de nos échanges et leurs soutiens.
De plus, nous recevons l’aide continue, dans un environnement législatif et réglementaire d’exception, mouvant, de la Fédération des acteurs de la solidarité-Occitanie. Elle décrypte les arbitrages et les orientations concernant le secteur de l’asile, pris au niveau national et appliqués en région. Elle nous conseille. Elle recense les difficultés de terrain, les dysfonctionnements administratifs, les atteintes aux droits fondamentaux et les porte vers les cabinets, la DGEFP et la DGCS, pour y défendre nos positions et y obtenir – c’est parfois le cas – des avancées notoires. En cette période de crise rien ne serait pire qu’aggraver les situations des personnes vulnérables – dont les personnes que nous accueillons – par l’application rigide de textes sans lien avec les réalités de terrain.
AGENDA DE NOS PROCHAINES MANIFESTATIONS
- Notre Assemblée Générale est prévue le vendredi 12 juin 2020 à 17h30 dans nos locaux de la rue Caussat.
- La soirée de soutien à SOS Méditerranée a été reportée au vendredi 20 novembre 2020 au cinéma La Muse de Bressols. Cette soirée est le fruit d’un partenariat AMAR-AMNESTY INTERNATIONAL-EIDOS. Une formation issue de l’Orchestre « Les Passions » y donnera un concert sous la direction de Jean-Marc Andrieu.
Sylvie Bernadet, directrice d’AMAR et Jean-Luc Prince, président d’AMAR